Vous connaissez ce sentiment à quelques dizaines de pages de la fin d’un livre qui vous force à ralentir la lecture parce que vous voudriez que l’histoire ne s’arrête jamais ? Vous vous sentez si proche du personnage principal que l’idée de vous en séparer vous rend mélancolique ?
Et bien c’est exactement le sentiment qui nous a accompagnés tout au long du chemin parcouru par Cheryl Strayed sur le Pacific Crest Trail. On a souffert avec elle, on a ri avec elle, on a eu peur avec elle, on s’est reconnu en elle tellement de fois qu’on a voulu la rejoindre sur le chemin – on a même arpenté les rayons du Vieux Campeur en se disant que nous aussi on partirait bien faire de la randonnée pendant tout un été.
Pour moi, la solitude avait toujours été un lieu plus qu’un sentiment, une petite pièce dans laquelle je pouvais me réfugier pour être moi-même.
Quelque part on a tous une raison de vouloir s’évader, pour mieux se retrouver, une envie d’aventure pour se dépasser soi-même, une envie d’inconnu pour ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure.
Je ne courrais aucun danger, rien de mal ne pouvait se passer, puisque le pire s’était déjà produit.
1700km devant elle, un sac à dos bien plus lourd qu’elle, Cheryl Strayed nous entraine dans sa conquête de la nature et dans sa conquête d’elle-même. Des repas déshydratés, des pastilles de purification de l’eau, une tente et les pages de son guide de randonnée sur le PCT qu’elle brûle au fur à mesure des étapes, et une Cheryl plus forte page après page, voilà ce que contient cette histoire humaine et bouleversante.
J’ai marché, marché, l’esprit en mode primal, vide de toute pensée à l’exception d’une seule : aller de l’avant. J’ai continué jusqu’à ce que mon corps se rebelle et que je ne puisse plus mettre un pied devant l’autre. Alors, j’ai couru.
Ce livre a été adapté au cinéma par Jean Marc Vallée avec Reese Witherspoon mais nous n’avons pas encore osé le regarder de peur de perdre la magie des images que nous nous sommes créées en lisant ce livre.
Pour la petite anecdote, grâce à ce livre, Cheryl Strayed, l’auteure, a retrouvé sa demi-sœur qui lui a écrit après avoir lu le livre lui disant l’avoir reconnue dès le premier chapitre.