Etant plus jeunes, vos parents vous engueulaient souvent parce que vous n’en branliez pas une ? Vous sermonnant qu’à ce train-là, vous n’arriveriez à rien ? Que vous n’accompliriez rien de votre vie ? Et ils avaient raison ! Ils ne connaissaient pas You Now les pauvres…

De nos jours, après des succès interplanétaires comme Loft Story où 15 clampins passent plusieurs semaines enfermés et filmés H24 à faire… euh… enfin… si ils euh… ou alors… ouais bon non on ne voit pas. Bref, entre ça et la radicalisation du streaming vidéo dont la première petite opération d’envergure portait un nom d’adorateurs de lolcat – le bien nommé chatroulette – les apps se sont multipliées, chacune créant bon an mal an sa communauté, et in-fine son usage propre (ou vice-versa, c’est selon t’as vu).

Petite rétrospective de la montée en puissance…

Tout le monde connait forcément YouTube fondé en 2005, avec son lot de YouTubeurs créant pour la grande majorité des séries, des tutos. Bref, des séries de tut… ah non tiens, pas que.

Instagram où, depuis sa création en 2010 semblent pulluler les aficionados de fitness et autres work-out exercises à la Jen Selter ou encore la française Sonia Tlev et son Top Body Challenge.

SnapChat arrivé en 2011 (qui s’impose aux US à 45% chez les 18-24 ans, source Business Insider) où des vidéos de 10s maximum et prises uniquement via l’app servaient au début surtout à faire du sexting… (nous on a rien dit, ok ?)

2013 aura été l’année de Vine, créé par Twitter, qui se rapproche de SnapChat à ceci près que les vidéos de 6s peuvent être prises soit via l’app soit uploadées, ce qui permet de les éditer, et donc à certains talents comme Zach King de faire des choses juste terribles ! Tiens et juste parce qu’on vous aime bien, on vous met une petite compil des meilleurs Vines glanés de-ci de-là…

Sans compter que les Vines peuvent être visionnés aussi bien sur smartphone que sur ordinateur, contrairement à SnapChat qui reste exclusivement sur support mobile.

Tout ça c’était en quelque sorte le streaming vidéo 1.0. Et puis les mecs ont augmenté les débits, ils ont adapté les forfaits, ils ont revu les algorythmes d’encodage vidéo, ouvrant ainsi encore plus le champ des possibles (merci Lu) avec une version 2.0, le streaming vidéo en live and direct, aka le livestreaming. #ouiMonsieur

Alors bon, pour être tout à fait honnêtes, tout ceci n’en est qu’aux débuts, et comme bien souvent les usages tiennent surtout selon le pitch « Je sais pas ce qu’on y fera, mais on y va ! », du coup…

Deux ans après Vine, en 2015, revoilà nos amis de chez Twitter avec Periscope, qui vous permet de livestreamer (ce qu’on ne nous fait pas écrire franchement…) ce que vous souhaitez, et à vos followers de suivre le tout comme s’ils y étaient, tout en commentant à loisir. Pour celles et ceux qui n’auraient pas eu la chance de vivre en même temps que tout le monde ce fabuleux moment où tu cours après le bus que tu viens de rater, la vidéo réalisée est gardée sur les serveurs Periscope jusqu’à 24 heures. #onAEuChaud

Meerkat débarque la même année mais… à part le fait que ce service porte le nom du gentil petit animal Africain, il dispose des mêmes services que son pote Periscope, à ceci près que Meerkat ne sauvegarde pas les lives, du coup une fois finit c’est finit. #cestBallot

Source Variety

You Now lui est créé dès 2011 (la même année que SnapChat) mais ce n’est qu’à l’hiver 2014 qu’il prend sa vraie place – surtout chez les ados – alors que Periscope peine à se maintenir et que Meerkat sombrait. Vous trouverez un peu plus bas un screenshot et pour les plus avertis, vous remarquerez que l’interface est allègrement inspirée des chats les plus sexy des Internets où vous devez payer offrir des émoticônes et autres cadeaux virtuels à votre interlocuteur pour en (a)voir un peu plus.

Donc là, même concept. Vous arrivez sur le site You Now, vous accédez à vos favoris (bande de perv’) ou bien vous choisissez une des catégories puis vous accédez à un espace où avec tous vos potes voyeurs spectateurs vous pouvez liker, partager et surtout offrir des cadeaux et chatter pendant que vous écoutez et matez en live quelqu’un (qui ne vous voit ni ne vous entend mais peut seulement lire vos messages) qui se filme dans sa petite vie tranquille… Martine se brosse les dents, Martine pousse la chansonnette, Martine va se faire cuire un œuf, Martine a un morceau de salade coincé entre les dents ou encore et surtout Martine dort : les #sleepingsquad

Preuve à l’appui, plus d’une heure de livestream de sommeil, plus de 400 personnes connectées à regarder et commenter ce qu’il ne se passe pas. What the fuck ?
Ce qui nous a rassuré, c’est de voir qu’à priori nous n’étions pas les seuls à nous demander ce que c’était que ce fuck :

Ce qui ne nous a pas rassuré par contre, c’est de voir que cette catégorie provoque un réel engouement. Ni de voir que certains ont tellement de « succès » qu’ils ont passé un deal avec You Now pour qu’une partie du prix des cadeaux virtuels qui leur sont offerts leur soit reversé sous forme de royalties.

Vous y êtes, on ne vous avait donc pas menti : You Now ou comment devenir glandeur d’envergure.

Le truc, c’est qu’on ne rentre même pas dans des considérations éthiques vu que tout le monde fait ce qu’il veut de sa vie, après tout. Non, la réflexion se trouve plutôt du côté de l’amour propre, de ce « besoin » de plus en plus moins en moins pudique d’exposer sa vie au plus grand nombre, sans les connaître, voire sans même être en mesure de vraiment savoir qui regarde, en fin de compte.

Flippant, non ?