Mardi 03 octobre
Nous arrivons à Sucre vers 07h30. On décide de rester groupés avec Lucie et on se prend un taxi jusqu’au centre-ville, à la recherche d’une des adresses de notre nouvelle pote, « Casa Verde » qui sera complet. Tant pis, juste à côté il y a « Santa Cecilia » et franchement ça aura été notre moment de kiffe. Un B&B 3 étoiles haha, avec une serviette et un rouleau de papier toilette chacun qui t’attend sur ton lit. Là également, la douche et les WC sont en commun pour toutes les chambres mais eh, l’eau est « chaude » là aussi ! Oui je sais ça paraît niais mais sur le moment t’es happy 🙂 Bon sinon Santa Cecilia ce n’est pas que ça, on dirait une vieille villa type espagnole avec un bel espace ouvert au milieu et des petits escaliers et terrasses couvertes pour relier les chambres. C’est top. On laisse nos sacs et Lucie sur place – qui nous abandonnera pour un autre endroit plus huppé – et on part explorer les environs, le gérant nous ayant filé un plan avec les 4 circuits touristiques, on a décidé de se les faire en trio, le couz, Google Maps et moi. Sucre, cette capitale populaire, c’est un coup de cœur. C’est blanc, c’est fleuri, ça respire. On sent beaucoup l’influence espagnole. Rien à voir avec La Paz, moche et grise, prisonnière de son enclave. C’est marrant là-bas, des fois en te baladant, tu vas passer une maison avec la clôture ouverte et une table posée là avec de la bouffe, ça doit être ça l’origine de la street food homemade haha. C’est comme ça qu’on goûtera un genre de pâte roulée au « queso piquante » et un bun sandwich de « pollo salsa », tout est trop bon ! Durant nos pérégrinations nous nous aventurons également au Mercado Central, un immense marché couvert avec des montagnes de fruits et légumes à perte de vue, des fleurs, du fromage, des gâteaux – les Boliviens ont l’air d’être des stars du glaçage ! – mais aussi le côté boucherie / charcuterie avec des stands de barbaque peu ragoutants, par-là je veux dire qu’à mon avis, il est possible d’y acheter n’importe quelle partie de la bête, hallucinant. La chaîne du froid tu oublies, ici c’est le chaîne du frais. Photos non-autorisées évidemment, alors qu’aucun problème sur les étals de fruits / légumes, où ils peuvent même directement te faire ton smoothie. On ressort, on passe des écoles, on se fait une petite pause dans le Parque Simon Bolivar – ils ont une mini tour Eiffel ! – l’université, quand soudain… un SAS Supermarket haha. Genre des rayons, des caisses, des allées de produits, le seul du genre que l’on ait vu durant notre balade Bolivienne. Bon forcément… C’était le signe que l’on attendait pour se prendre des bières locales et des crackers tout aussi inconnus, rentrer à Santa Cecilia et se faire un bon petit apéro sur la terrasse, faut pas déconner. Ça fait, c’est reparti pour un mini tour de la ville, la réservation du tour pour le lendemain et petit resto. On gère.
Mercredi 04 octobre
Aujourd’hui ce sera Sara notre guide, le pick-up se fait à 08h30, ça nous change un peu, on a même eu le temps de petit-déjeuner tranquillement et avons fait la connaissance de 3 autres françaises qui sont aussi à Santa Cecilia. Décidément, est-ce que les filles sont plus ballzy ou s’intéressent juste plus que les mecs ?! Quoiqu’il en soit, aujourd’hui nous allons à Maragua et c’est Aurélie que nous rencontrons sur ce tour, une autre française – de France ! – avec qui nous sympathiserons. Pour aller à Maragua nous emprunterons le Camino del Inca en partant de la petite chapelle de Chataquila où Sara nous parlera un peu de la religion Chrétienne qui cohabite avec les anciennes croyances comme cette chapelle où une petite salle est dédiée à la Pachamama, la Terre. Distribution de la collation – une banane, un genre de Kinder Délice qui a mal supporté la chaleur et une bouteille d’eau – et c’est parti au milieu des montagnes sur un chemin datant au moins des Incas. Il faut savoir que ces bougres ont construit un réseau complexe de chemins s’étendant de Quito en Equateur jusqu’à Santiago au Chili ou Mendoza en Argentine, en traversant bien évidemment le Pérou et la Bolivie. Des chemins de pierre sur flancs de montagne, normal. Sara nous rappelle que la coloration rouge dans les coupes de montagnes provient du fer, le jaune / vert du cuivre et le gris des roches calcaires, tout comme les colorations des lacs. Elle s’y connait aussi en plantes médicinales et nous fait un topo sur celles que l’on trouve tout au long de notre marche, ou encore l’arbre à papier, dont l’écorce s’effeuille comme du papier. Au bout de cette portion de chemin nous retrouvons notre van qui a fait le tour pour nous emmener sur une petite plage où nous pique-niquerons… du pollo, avant de reprendre la route pour Maragua. Nous arrivons sur le site, Sara nous explique qu’ici il n’y avait pas d’électricité jusqu’à il y a peu. Que les maisons blanches sont celles pour lesquelles le gouvernement a fourni les matériaux, charge ensuite aux habitants de monter le tout. Ici, on met le foin à l’abris dans les arbres, il n’y a pas de ligne téléphonique et les portables ne captent pas, en cas de nécessité tu dois grimper sur le flan de la montagne, ce que nous faisons, mais pour le point de vue du Mirador Santa Ana à 3175m d’altitude. À la descente, Sara nous dit qu’elle a vécu en Russie pour ses études, qu’elle est diplômée d’Histoire, mais qu’elle aime son pays, et qu’ici, ses diplômes ne lui servent pas tellement. À 3051m d’altitude nous arrivons à la Garganta del Diablo, une cascade de 40m qui porte ce nom car une partie de l’eau s’infiltre dans la roche, comme avalée par les ténèbres. Enfin, nous allons contempler le cratère de Maragua où la terre a fait comme des bourrelets aux nuances multiples, c’est comme si des arcs en ciel s’étaient mis en file indienne. Retour à Sucre et nous décidons d’aller dîner au Mercado Central une bonne assiette de riz, tomate, salade, pomme de terre et une saucisse de Chorizo avec Aurélie, Lucie se joindra à nous. En sortant nous tombons sur des célébrations en provenance du Museo San Francisco de Asis, c’est aussi là que nous quitterons Aurélie puisqu’elle reste à Sucre et que nous partirons après une dernière nuit à Santa Cecilia.
Et si nous allions à Potosi ?